Face au défi de l’inflation, comment défendre le pouvoir d’achat des salariés ?

2021 avait connu une remontée progressive de l’inflation. Celle-ci, calculée par un indice de prix à la consommation (voir ci-dessous) ne cesse de se hisser à de nouveaux sommets en 2022. Situé encore à 0,6% en janvier dernier, l’indice des prix à la consommation (IPC) a terminé l’année à 2,8%. Selon les dernières estimations (avril 2022), il est attendu à 4,8% sur l’année 2022.

En cause, l’évolution des prix de l’énergie, qui ont bondi fin 2021, avec la reprise dynamique de la croissance post crise sanitaire, et les difficultés d’approvisionnement en gaz.

Une situation déjà connue au cours de la décennie passée, et qui avait notamment nourri le mouvement des « gilets jaunes ». Mais la grande nouveauté réside dans l’envolée conjointe des prix sur d’autres segments, notamment des prix alimentaires. Le cours du blé tendre notamment avait déjà dépassé le plancher des 300 € la tonne, en novembre 2021, par suite des mauvaises récoltes de l’été. Néanmoins, depuis la mi-février 2022, il a entamé une hausse vertigineuse, atteignant sur Euronext près de 380 € le 22 mars dernier.

L’Etat a d’ores et déjà mis en place des mesures pour lutter contre cette poussée inflationniste. Le Smic a été augmenté de 2,65% au 1er mai 2022, troisième hausse depuis octobre 2021, pour s’établir à 1302,64€ net. Des aides diverses viennent également compenser la hausse des prix de l’énergie, afin de soutenir le pouvoir d’achat des français.

A ces mesures nationales s’ajoutent la nécessité de renégocier les accords de branche, d’autant plus que 85% des branches professionnelles sont concernées par des minima inférieurs au Smic établi au 1er mai 2022. La renégociation des grilles salariales de manière plus large est également d’actualité, afin d’éviter un écrasement des premiers échelons de salaire.

A l’échelle de l’entreprise, plusieurs mesures peuvent être envisagées, qu’elles soient avec un impact pérenne (NAO), aléatoire (intéressement) ou bien de nature exceptionnelle (prime PEPA). Revue de détail dans le tableau ci-dessous : 

 

Acteur

 

Mesures

 

Public visé

 

 

 

 

Etat

 

 

 

 

 

·       SMIC : Hausse de 2,65% au 1er mai 2022, le revenu minimum s’établit à 1302,64€ net,

 

·       Carburant : remise de 18 centimes par litre (17 cts en Corse, 15 cts en Outre-mer), du 1er avril au 31 juillet 2022


-> Total applique une remise supplémentaire de 5 euros pour les pleins de 50L du 14 février au 15 mai 2022

 

·       Gaz/Electricité : Blocage des prix du gaz (gelés au niveau d’octobre 2021 jusqu’à fin 2022) et de l’électricité (limitation de la hausse des prix à 4% en 2022).

 

 

Tous les Français

 

 

Accords de branche

 

 

 

·       Renégociation nécessaire des salaires lorsque le minima se situe en-dessous du SMIC

 

·       Renégociation possible de la grille des salaires, afin d’éviter les tassements des salaires des premiers échelons 

->Augmentation générale, mesure ciblée pour un pourcentage déterminé de bas salaires…

 

 

 

Salariés de la

branche professionnelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entreprise

 

 

NAO :

·       Augmentation collective ciblée envers les salariés aux rémunérations les plus modestes : celle-ci peut être exprimée en pourcentage d’augmentation ou en montant versé, pour des salariés se situant sous un plancher de rémunération déterminé par l’accord.

·       Mise en place d’un accord d’intéressement si celui-ci est inexistant, le montant dépendant de l’atteinte des critères retenus dans l’accord. La répartition peut être uniforme, proportionnelle aux salaires/au temps de présence, ou combiner plusieurs de ces critères.

 

-> Exonéré de cotisations salariales (hors CSG/CRDS)

 

·       Lorsqu’un accord d’intéressement est en place, un supplément d’intéressement peut être versé en complément.

 

-> Exonéré de cotisations salariales (hors CSG/CRDS)

 

Mesures unilatérales de l’employeur

 

·       Forfait mobilités durables : Prise en charge par l’entreprise d’une partie des frais de transport domicile/lieu de travail, en cas de recours à des transports plus durables.

 

->Aide exonérée de cotisations et contributions sociales, dans la limite de 500 € par an et par salarié (600 € lorsqu’un salarié cumule forfait mobilités durables et prise en charge obligatoire des frais de transports publics)

 

·         Prime Macron dite PEPA (Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat) : prime exonérée d’imposition pour les salariés, et de cotisations patronales pour l’employeur.

Pour la PEPA 2021/2022 : versement obligatoire avant le 31 mars 2022. La prime est plafonnée à 1 000 euros, ou 2 000 euros lorsque l’entreprise possède un accord d’intéressement ou comporte moins de 50 salariés.

Attention : Le triplement de cette prime devrait toutefois être annoncé dans les tous prochains jours. La prime de 1 000 € maximum passerait ainsi à 3 000 € et celle de 2 000 € à 6 000 €.

Ø   Périmètre défini par les termes de l’accord NAO

 

Ø  La quasi-totalité des salariés de l’entreprise, sous réserve des critères d’ancienneté prévus dans l’accord

 

 

Ø  Tous les salariés ayant perçu une prime d’intéressement

 

 

 

 

 

 

Ø  Salariés se rendant sur leur lieu de travail en vélo, covoiturage…

 

 

 

 

 

Ø  Salariés dont la rémunération est inférieure à 3 fois le montant du Smic.

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